Todai
Todai. Ce nom mystérieux évoque sans doute déjà quelque chose aux amateurs de pop culture japonaise, ceux qui ont lu le manga Love Hina ou ceux qui ont regardé le drama Dragonzakura par exemple, auront vu les différents protagonistes faire tous les efforts possibles pour « entrer à Todai ».
Todai, c’est la prestigieuse Tokyo Daigaku, ou Université de Tokyo, qui fût fondée en 1877. Repartie en trois campus situés sur Tokyo, elle forme environ 28000 étudiants qui ont eu le mérite de réussir à passer les examens d’entrée, réputés comme étant les plus difficiles du Japon. Et pour cause, l’université se doit de maintenir son prestige, puisque parmi les anciens étudiants, on compte entre autres 17 premiers ministres, deux astronautes, sept prix Nobels et j’en passe.
Par ailleurs, en plus des bâtiments habituels et d’une gigantesque bibliothèque, l’université compte un jardin botanique, un musée et deux hôpitaux.
Le bâtiment n°1 du campus de Komaba. Tous les étudiants de Todai passent un jour par ce bâtiment.
La tradition des « bunkasai »
Littéralement « festivals culturels », les bunkasai sont des sortes de kermesses géantes ayant lieu dans les établissements scolaires japonais, le plus souvent pendant le mois de novembre. Elles ont lieu sous des formes variées de l’école élémentaire à l’université.
La plupart des étudiants japonais font partie de cercles ou clubs en dehors de leurs heures de cours. Ils peuvent faire partie d’une équipe sportive, d’un groupe de musique, de club de photo, ou de choses plus traditionnelles comme la cérémonie du thé.
Lors du festival, ces clubs font des expositions, jouent de la musique, tiennent des stands de nourriture, montrant ainsi leur motivation, leur imagination et leur savoir-faire, et se font un peu d’argent qui permettra de continuer à faire tourner le club, voire, si la recette est bonne, de financer un petit voyage ou une petite sortie entre membres du club. Tous ceux qui le désirent peuvent venir découvrir l’établissement dans une ambiance détendue et festive.
Komaba-sai
Un grand panneau accueillait les visiteurs à l’entrée du campus de Komaba.
A Todai, le festival se nomme Komaba-sai (festival de Komaba), car il se déroule exclusivement sur le campus de Komaba, qui est réservé aux étudiants en première et deuxième années. Voici un petit florilège de ce que Nunya et moi avons pu voir et expérimenter lors de ce festival.
Il y avait foule de visiteurs, et tous les âges étaient représentés. De jeunes universitaires bien sûr, mais aussi des lycéens venus jeter un coup d’œil à l’université, des familles avec enfants, des personnes âgées, toutes les générations étaient représentées. Malgré le monde, l’ambiance était détendue et très agréable.
Le long des allées, on trouve les innombrables stands de nourriture tenus par les étudiants eux-mêmes, chaque club ayant son stand. La concurrence est rude et chacun fait de son mieux pour attirer le chaland avec force panneau en carton et en criant « Voulez-vous des yakisoba / takoyaki /crêpes /insérer autre nom de nourriture ? »
Il est aussi possible d’entrer dans les bâtiments, car il y a aussi des choses à voir dans les salles de classe : petits cafés, expositions du club de photo, du club de modélisme ferroviaire (ce n’est pas une blague), du club d’origami et j’en passe. Pour les amateurs de manga, sachez que les maids cafés où ce sont les garçons qui se déguisent en soubrettes existent pour de vrai, mais les photos étaient interdites…
Exposition du club d’origami
A plusieurs endroits du campus, il y avaient également des scènes et des sonos, et nombreux étaient les groupe de danse et de musique à se produire tour à tour devant un public qu’on aurait voulu voir plus réactif, vu l’énergie dépensée par les étudiants qui offraient souvent un spectacle de qualité !
L’un des nombreux groupes de danse
Une chorale qui faisait tous les instruments à la bouche
On retiendra surtout un groupe de joueurs de taiko (tambours japonais) qui étaient vraiment excellents, la preuve en est que le public ne cessait de s’accumuler autour d’eux! C’était assez impressionnant de les voir taper comme des brutes sur leurs tambours, le tout avec un rythme parfait et en chorégraphie.
Le concert de taiko
En somme, nous n’avons pas du tout été déçus par le festival, qui nous a permis à la fois de visiter un des campus de cette université mythique et de voir un peu avec quelle énergie les jeunes Japonais se donnent dans ce qu’ils font. Mais c’est surtout l’ambiance très relax et dynamique que nous retiendrons, et qui nous a permis de passer un très bon après-midi !
L’histoire ne s’arrête toutefois pas là, car nous retournerons à Todai en mai prochain, cette fois-ci sur le mythique campus de Hongô (celui que l’on voit dans Love Hina par exemple), avec un festival organisé par les étudiants de 3ème et 4ème années, et qui s’annonce encore plus fun et encore plus gros !
aaah trop bien!! Bon vous avez pas eu à faire un test de maths à l’entrée alors ???? ^^ En cours on a parlé des bunkasai O.O Est-ce le destin ????
Bye
Bel article et jolies photos – surtout les EVA en origami – et ce malgré un manque flagrant d’explosions.
Une question cependant : en tant qu’étrangers (à la fois du campus et du pays), quel accueil avez-vous pu avoir, de la part des étudiants comme des visiteurs ? Car, et je me trompe sûrement, j’ai l’impression que les échanges universitaires avec des étudiants étrangers sont plus fréquents dans les écoles ou fac occidentales (pour ne pas dire anglo-saxones), qu’asiatiques.
Je crois que Todai accueille environ 2000 étudiants étrangers. Nous avons eu l’occasion d’en voir quelques-un et ils semblaient intégrés à la vie universitaire (des gens de type caucasiens sur les stands ou dans un groupe de danse, des Coréens dans l’expo du club de photo…)
Quant à nous, nous faisions effectivement partie des rares visiteurs avec un physique occidental, mais nous avons globalement été traités comme n’importe quel autre visiteur. Les gens sur les stands ont été sympas avec nous.
Il y a un stand où les étudiants ont été amusés/intrigués de voir que Nicolas prenait en photo la pancarte qu’ils avaient peinte eux-même et qui représentait Végéta (mais ils avaient l’air plutôt contents).
Très bel article ! Ca donne envie d’y aller en tout cas