Le Gokiburi

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Pour certains gaikikoojin convaincus, férus de branlette japonaise, le Japon est avant d’être le pays de l’Entertainment absolu, celui de la réussite en tout point.
La nourriture y serait meilleure, les gens plus agréables, les cinémas plus accueillants, les filles plus faciles et Naruto y deviendrait presque une bande dessinée correcte. Mais au-delà de ces considérations un rien hâtives, s’il y a bien une vérité absolue, c’est que là où le Japon est un modèle de réussite incontestable, c’est bien dans ses boloss d’insectes.

Parce que si on pouvait penser, entre deux curry japonais, être rassasié avec un happy meal d’hexapode français, il est bon de se préparer au maxi best of platinum edition japonais : Le Gokiburi.

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Le Gokiburi, c’est quoi ?

Le cancrelat du pays du soleil levant. L’insondable blatte dont personne ne souhaite rêver. Source du croisement entre les blattes japonaises d’origine et les blattes américaines, le Gokiburi est une race bâtarde qui peut mesurer de 4 à 5 centimètres et foncer à toute vitesse. Et si vous n’êtes pas contents, il peut éventuellement voler et remaker Pearl Harbor sur votre visage. Charmant.

Se nommant aussi selon le dialecte Gokkabui, Bokkaburi, Aburamushi et ancien dérivé de Gokikaburi (御器噛り),  le Gokiburi est un petit être gentil, qui ne mort pas, ne pique pas et ne te parle pas pendant tes épisodes de Ano Hana. Son problème, c’est qu’il est moche. Vraiment moche. Et un brin porteur de potentielles maladies.

gokiburiFriand d’humidité, il fait son apparition durant la saison des pluies, aime l’obscurité, les voies d’aération, les vieilles maisons japonaises, la nourriture qui traîne et se cacher. Car là où réside la terreur Gokiburi, c’est que le bougre à six pattes s’abrite dès qu’il peut, agit de préférence de nuit, et préfèrera longer les rainures d’un tatami plutôt que de traverser le tapis. Et bien évidemment, prompt à venir s’installer chez vous pendant les périodes humides, on vous déconseillera d’ouvrir les fenêtres. Malgré l’humidité. Et la chaleur.
Une sensation d’autant plus agréable que le dicton local retient que voir un Gokiburi est le signe qu’il y en a des centaines dans votre maison. Et ça, ce n’est pas très très bien.

Quelques mots pratiques :

Gokiburi (ゴキブリ)

Spray – Supuree (スプレー)

Insecticide – Sacchuuzai (殺虫剤 – さっちゅうざい)

Au secours – Tasukete (たすけて)

Mais il est affreux ! – Kimochi warui (気持ち悪い ! – きもちわるい)

Nunya sauve moi ! – Nunya Tasukete (Nunya  助けて Nunya たすけて)

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Comment s’en débarrasser ?

S’il est malheureusement utopique d’empêcher durablement et totalement l’arrivée de Gokiburi chez soi, il est néanmoins possible de limiter la casse : Dans la prévention réside la clé.

En nettoyant régulièrement les recoins, en jetant les moindres miettes et éliminant l’eau stagnante, on peut déjà supprimer une première source de besoins vitaux des Gokiburi. Il est aussi fondamental de sceller au possible les fissures d’où les insectes pourraient provenir (Testé et approuvé pour des colonies d’araignées en France), en attachant par exemple du matériel à l’armature afin de bloquer l’espace permettant aux Godziblattes de rentrer.

gokiburi insecticideNéanmoins, comme susmentionné, ce qui est bien avec le Gokiburi, c’est que même en utilisant des méthodes préventives, telles que laver la vaisselle immédiatement après le repas, ne pas laisser de nourriture à vue ou jeter les poubelles par la fenêtre dès que celles-ci sont pleines, ils sont toujours là. Et si la prévention est importante, il faudra parfois passer à quelque chose de plus radical.

Il est possible dans un premier temps d’utiliser des appâts pour cafards, à l’aide d’un insecticide mélangé avec des ingrédients alimentaires réels (Farine, sucre), le tout placé sous un dôme de plastique ou de verre. Si le procédé fonctionne jusqu’au bout, le Gokiburi repartira même chez lui avant de mourir, tuant avec lui la colonie entière, sa famille et ses amis se nourrissant en partie de ses propres excréments. Le mouvement perpétuel.

Ces insecticides sont le plus souvent composés d’acide borique, de fipronil (insecticide hautement toxique et carcinogène présumé) et de hydramethylnon. Parmi quelques marques, on retiendra Goki Fighter (ゴキ ファイター) ou encore Wiper Gokiburi (ゴキブリ ワイパア).

Autre sorte d’appât, il est aussi possible de passer par l’acide borique dango (ホウ 酸 ダンゴ), cette dernière étant une petite boulette, généralement à base de riz, mélangée avec de l’acide borique.

Plus vicieux, il est aussi possible de se tourner vers les pièges à Gokiburi, fermés, avec de la colle partout, qui auront pour mérite de vous permettre de ne pas avoir à nettoyer les restes (Type Gokiburi HoiHoi – ごきぶり ホイホイ).

gokiburiSi en revanche on a une affaire personnelle à régler avec ledit insecte – ce qui peut arriver, après une folle nuit de lutte et de terreur – on peut directement foncez sur des pulvérisateurs d’insecticides, dont on évitera une fois utilisés, d’inhaler les vapeurs. Ils sont pour la plupart à base de resméthrine, d’imoprothrine ou encore de pyrethrinoïdes (On pourra citer notamment le joli Jet Pro Goki – ゴキ ジェット プロ ou le Goki Barrière ゴキバリア).

Il existe enfin des barrières de pulvérisation, qui n’utilisent pas de produits chimiques, pour repousser simplement les cafards, type ムシ さん バイバイ (Mushi-san Bye Bye).

Enfin, pour les bonnes brutes épaisses amatrices de violence plus ou moins justifiée, il restera l’éternelle raquette électrique, ou simplement le bon coup de bottine. Seulement, les Gokiburi étant épais et tout plein, il est tout d’abord possible de les manquer (Il vaut ainsi mieux attendre que les antennes soient fixées au dos, signe que le monstre se repose ou n’a pas repéré son agresseur), et dans un second temps, on risque simplement par l’odeur dégagée d’attirer tout le congrès des Gokiburi du coin.

A vos risques et périls, faites vos choix, rien ne va plus.

En tout cas, moi, j’ai décidé de ne pas en croiser au Japon. Non, vraiment, ça ne me dit rien.

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Tags: blatte, cafard, gokiburi, insectes, japon, mushi

A propos de Nunya

Perdu entre quelques chroniques, affres juridiques et amour immodéré de transmédia, Nunya est un jeune demi-chauve optimiste et passionné de culture populaire, particulièrement bien dans son époque.